J'ai acquis un réel goût pour la méditation et une envie de la pratiquer dans mon quotidien afin de transformer plus durablement ma façon de vivre.

Comment se déroule une semaine de méditation Vipassana ?

Le témoignage de Noélie, Aout 2024

J'ai choisi de faire une retraite Vipassana sans réellement connaître le contenu, l'idéologie et l'origine de cette pratique. Je savais simplement que je passerais une semaine en silence à apprendre la méditation, et j'avais entendu autour de moi des retours positifs sur l'expérience. J'étais en quête d'aventure inédite, de solitude, de connaissances et d'évolutions sur moi-même, ainsi que d'outils pour mieux vivre au quotidien. La retraite m'a apporté tout cela, excepté peut-être la solitude, car le silence n'empêche pas de se sentir très bien accompagnée par Marie-Ange et Jean-Baptiste, ainsi que par les autres participant.e.s. De plus, le programme et les horaires serrés ne nous laissent pas l'occasion de nous livrer à une solitude trop extrême qui pourrait devenir morose. Nous sommes vraiment là pour travailler. En effet, j'ai découvert avec étonnement que la méditation était un travail éprouvant, un entraînement pour changer le fonctionnement du cerveau, et cette tâche n'est pas de tout repos. Car notre mental se rebelle lors des séances, il faut parfois (tout le temps?) le dompter, surtout pour les personnes qui, comme moi, sont débutantes. Mais il y a de l'amélioration rapide au cours des assises et j'ai pu connaître par moment ce que l'on appelle des états de grâce ou d'absorption qui m'ont apporté beaucoup de joie. 

Malgré la rigueur nécessaire à la pratique, je conseille de s'accorder de la douceur en acceptant le fait de ne pas réussir dès le début. Car personnellement je pense avoir débuté la pratique en force, en me mettant trop de pression, car j'avais trop d'attente de réussite. J'ai donc habitué mon esprit à fonctionner avec une très grande volonté et un trop faible lâcher prise, ce qui m'a causé des difficultés pour arrêter mon mental, au moment de dormir par exemple. Il faut trouver le bon équilibre entre ces deux forces nécessaires à la méditation. J'aimerais donner le même conseil pour l'enseignement de vie qui nous est distribué par bribes au cours de la retraite. Je pense qu'il faut lâcher prise sur l'idée de tout comprendre dès le début. Car sinon vous pouvez, comme moi, tourner en boucle sur des questionnements qui polluent l'esprit et empêchent d'être pleinement réceptif.ve à ce qui est présent. C'est un apprentissage qui prend du temps, et vous ne repartirez sûrement pas de la retraite en en maîtrisant tous les mystères, ni en observant des résultats nets. Le stage montre simplement une voie dans laquelle on engage un premier pas mais qui est longue (infinie serait plus juste). Une retraite Vipassana plante les graines d'un précieux savoir qu'il faut ensuite essayer de cultiver dans son quotidien, avec patience. Ces graines sont le moment présent, la connexion à ses sensations, l'humilité, l'acceptation, la méditation évidemment, la prise de recul et la conscience de soi.

Ce dernier point de la conscience de soi est très agréable à vivre. J'ai eu l'impression de repartir de la retraite en ayant "les yeux en face des trous", comme si j'avais réajusté ma vision sur moi-même en l'objectivant, en épurant les illusions et les prismes que je m'étais construit, et en découvrant une nouvelle manière beaucoup plus sereine d'envisager mes émotions ainsi que mes relations avec l'extérieur. Cependant, ce processus de prise de conscience peut entraîner des réactions particulièrement difficiles à vivre lors de la retraite, si on a l'habitude de s'accrocher à des images illusoires de soi-même, ou si une grande part de nos émotions et de notre être nous est restée inconsciente jusqu'alors. En effet, la méditation vipassana fait ressortir de façon intense ces émotions et ces parties de nous que l'on cherche souvent à fuir. C'est pourquoi je conseille de se sentir déjà suffisamment conscient et stable à ce niveau, et de ne pas être dans une période de vie trop violente. Si vous avez un doute, vous pouvez l'exposer, par mail ou par téléphone, à Jean-Baptiste. Il a pris le temps de m'écouter et de me conseiller avant la retraite, ce qui m'a beaucoup rassurée. Au final, j'ai vécu une expérience bien plus douce que ce à quoi je m'attendais, sans difficultés ou émotions trop extrêmes (bien que j'ai souffert de quelques malaises vagaux lors des premières méditations, qui se sont estompés petit à petit).  
Quoi qu'il en soit je garde de ce stage des prises de conscience qui ne pourront que fleurir par la suite, et aussi de doux souvenirs lumineux et émouvants. J'en retire une rencontre avec la vie, avec moi-même, avec les autres, avec la nature magnifique du lieu, et bien sûr avec Jean-Baptiste et Marie-Ange qui ont su nous accompagner avec une grande justesse et une grande bienveillance. J'ai aussi acquis un réel goût pour la méditation et une envie de la pratiquer dans mon quotidien afin de transformer plus durablement ma façon de vivre. En effet, même si je n'y parviens pas encore forcément plus qu'avant, cette retraite m'a permis de renouer avec un désir de m'écouter, de prendre soin de moi, et d'apprécier avec la plus grande qualité de présence possible les instants qui me sont donnés.