Marie manque de limites

⏳Temps de lecture : 2 min                                                                                              Credit photo : Freepik

Marie est allongée à la clinique. Dans quelques minutes, c’est la mastectomie. En attendant l’anesthésiste, elle fait le point. Aujourd’hui elle sent bien son corps. Et elle sent qu’on va lui en enlever un morceau. Comment en est-elle arrivée là ?

Son cancer s’est déclaré alors que ça commençait à aller mieux. Ça faisait 3 mois qu’elle était revenue au travail. Et elle reprenait son métier de gestionnaire de contrats chez un assureur avec sérénité. Il faut dire que 6 mois d’arrêt après un burn-out, c’était sérieux. Mais encore avant ? Pas grand-chose. La course. La volonté. L’inquiétude. La peur parfois, surtout quand le chef passait récupérer ses productions et lui attribuer de nouvelles missions. Pas méchant, d’ailleurs. Mais pressant. Dans son souvenir, pas de trace de sensations. Son corps est comme effacé dans son souvenir. Il est là, mais éteint. Un seul souvenir : quelque part entre les poumons et le ventre, c’est coincé.

Et encore avant ? Au début quand elle a pris son poste ? Ce n’était pas comme ça, pourtant ? C’est vague, mais elle se souvient. Juste avant la fin de sa période d’essai, elle a senti des tensions. Elle s’était raisonné à l’époque. « Ça va aller. Couche toi tôt. Va nager un peu. » ça avait duré une semaine. Et puis, ces petits signaux ont continué, et elle n’a pas voulu les entendre. Tous ces signaux qui disaient « Stop ! ». Cette fatigue, ces insomnies à répétition, cet eczéma qui avait pourtant disparu, et puis les repas qu’elle éludait de plus en plus.

Marie formule ses propres besoins et ses limites

Marie face à la mastectomie se dit que maintenant elle saura d’abord écouter les alertes dans son corps dès qu’un désagrément surviendra. Manque d’appétit ou boulimie, tension abdominale ou souffle coupé, inflammation quelconque ou affection cutanée, chaque apparition est un signal d’un besoin non satisfait ou d’une limite non posée. Alors Marie s’engage à prendre en compte ces informations. Dès aujourd’hui, Marie :

  • S’arrête régulièrement dans sa journée pour évaluer son ressenti et son état émotionnel dans l’écoute de son corps.

  • A tout inconfort, elle choisit de pratiquer 5 minutes de cohérence cardiaque.

  • Pour toute trace restante de tension, c’est certainement un besoin ou une limite à formuler.

  • Marie s’entraîne, d’abord devant sa glace, à formuler : « Je n’accepte pas... », « J’ai besoin de ... », « Je ressens... », « ça ne va pas être possible », « Je te donne toute mon attention pendant 10 minutes, après je vais [...] », « Je ne vais pas [Comportement refusé] parce que [cette valeur] est très importante pour moi ».

  • Ensuite, Marie s’autorise à différer ses réponses quand elle n’est pas à l’aise avec les demandes : « Je vais y réfléchir », « Je te donne la réponse plus tard »

Précédent
Précédent

Stepwell to heaven

Suivant
Suivant

Loi du plus fort